Eh bien comme promis : JE L'AI FAIT!!
Samedi 24 mars 2018, j'étais sur la ligne de départ du Marathon de Bordeaux Métropole. ça, c'était déjà pas mal... Mais mieux encore : quelques heures plus tard, j'étais sur la ligne d'arrivée, après avoir parcouru 42,195 km. Youhouhou!!!
C'était dur, ça je ne le cache pas, mais la fierté de passer cette ligne vaut bien tout ce que ça m'a coûté! Je vous raconte?
(BO de ce moment pour moi : "Crazy", Lost Frequencies. Je ne sais pas à quoi font référence les paroles en vrai, mais elles se rapportent bien à tout ça pour moi : "I just don't care what the world says, I'm gonna make it"... "so what if I am... crazy")
Nous sommes arrivés à Bordeaux vers 15h. Un petit tour pour récupérer les clés de la chambre qu'on a louée, puis nous partons sans traîner au village marathon (avec un vélo pour ne pas se fatiguer... et le côté rigolo c'est qu'on n'en a qu'un pour deux!). Il fallait bien ça pour récupérer les dossards, parce qu'il y a la foule des grands jours. Côté météo : beaucoup de vent sur les quais, mais pas de pluie. Je ne me fais pas trop d'illusions quand même, je sais ce que prévoit la météo (pluie au minimum de 19 à 22 heures, et pas mal de vent... et encore, ça c'était presque optimiste par rapport à la réalité des choses). Mais l'ambiance est là. Je commence à sourire, j'ai hâte d'y être. Je ne sais pas si je suis prête, en tout cas je suis préparée... et motivée...
Nous repartons à la chambre pour grignoter un peu, pas trop tard (vers 17 h, j'ai avalé un peu de jambon avec des pâtes complètes, et puis une banane et un café). Je prends un petit bain chaud car je sais bien que tout à l'heure, dehors, il va faire froid. On se prépare : grosses hésitations : on prend un K way? des polaires? que laisser à la consigne? il ne faut pas trop s'encombrer mais pas non plus risquer d'avoir froid, au départ et pendant la course. Moi je prends mon T shirt fluo avec mon prénom cousu devant, tous mes colliers hawaïens (je mets un bracelet à chaque cheville, des fleurs dans mes cheveux), des bracelets phosphorescents... un coupe-vent quand-même, et même un autre dans la consigne, et en avant! je suis là pour m'amuser! Je regrette juste de devoir admettre que non, raisonnablement, je ne peux pas partir avec ma guirlande lumineuse... pas envie de finir électrocutée en plein effort! Thomas, lui, revêt son bleu de travail et son béret, avec un T-shirt quand même, mais il n'était pas assez couvert (ça je l'avais dit).
On arrive sur place un peu avant 19h, juste à temps pour laisser les sacs aux consignes. Là on nous donne des fameux bracelets phosphorescents (petite parenthèse: c'était une super idée, sur le papier. Car en réalité, on n'a jamais été suffisamment dans le noir pour qu'ils puissent vraiment briller... mais bon, l'idée était bonne). On retrouve un Will quasiment congelé sur pattes, c'est avec lui que Thomas va courir le semi marathon. Un petit tour aux toilettes bien sûr, et... oh non, la pluie arrive, lentement, mais sûrement, avec la tombée de la nuit. On se place dans notre sas de départ (celui de 1h45 pour le semi, c'est-à-dire "très légèrement" au-dessus de mon niveau à moi). On n'a pas très très chaud, même si on est, comme d'hab, bien serrés les uns aux autres. On regarde devant, on est à plusieurs centaines de mètres du départ, et c'est bondé. Derrière, idem. La nuit tombe, la musique joue de plus en plus fort et la pluie fait de même. On voit les gouttes et les bourrasques dans la lumière des projecteurs géants, ça promet!
20 heures, les premiers partent. Il nous faudra 16 minutes pour passer l'arche. Je suis super motivée (oui je l'ai déjà dit, mais c'était bien le cas). C'est parti pour quelques heures.
Au premier kilomètre, il y a une borne rigolote (enfin, rigolote si on veut!) qui dit en gros : "marathoniens, plus que 41,195 km avant l'arrivée"... Un kilomètre après l'autre, on va bien y arriver... Je fais un peu moins de 2 km avec les gars, bien en forme : Will me dit qu'on est à 5'45 au km, mais je me sens bien... Ceci dit, il faudrait pas non plus que je m'épuise tout de suite... ou que je les freine, eux, et qu'ils me disent après que c'est à cause de moi qu'ils n'ont pas fait un résultat au top. Alors je les laisse partir et je continue seule. Enfin pas vraiment seule vu la densité de coureurs en T-shirts fluos! Cette année, les meneurs d'allure n'ont pas leurs flammes (un problème de livraison, semble-t-il), dommage car j'aurais volontiers essayé de suivre aussi longtemps que possible celui de 4h30, dont le rythme aurait largement pu me convenir je pense. Après le deuxième kilomètre, je rencontre le meneur d'allure de 4 heures (et je cours donc à sa vitesse! tadam!) qui me propose gentiment de rester avec lui... sauf que je sais bien que je n'en aurais pas la capacité.
Nous passons ensuite le pont Chaban-Delmas, en plein vent. 3 kilomètres et tout va vraiment bien (encore heureux ceci-dit). Puis nous longeons la Garonne rive droite. Là je connais. On passe ensuite sous le Pont de Pierre, puis dessus et voici déjà le premier ravitaillement des 5,5 km. Je ne m'arrête surtout pas, pas envie de me griller. C'est très joli de voir la file ininterrompue des coureurs qui serpente sous le pont puis dessus. Cette année, il n'y a pas grand monde sur le Pont... tu m'étonnes, avec ce vent!. Passage toujours aussi sympa Porte de Bourgogne, avec là en revanche toujours autant de monde. C'en est même presque dangereux, car certaines personnes essaient de traverser (ce qui est non seulement suicidaire, mais aussi pas très safe pour les coureurs). Je commence ma tournée des tapes dans les mains, j'adoooore. Les gens, les enfants transmettent une force incroyable. Je fais des zig-zags pour taper plus de mains (comme si je n'avais pas assez à faire). Passage à Pey Berland, après le kilomètre 7. Je savoure, j'aime beaucoup ces rues éclairées, le monde, je profite du fait que nous sommes encore tous ensemble, avec ceux qui font le semi.
La séparation des parcours a lieu un peu avant le kilomètre 10, juste avant Gambetta. Un peu avant cette séparation, quand je commence à me mettre sur la gauche avec mon écriteau cousu dans le dos ("c'est mon premier marathon, c'est pour ça que je prends le temps d'en profiter"), je rencontre un monsieur qui m'encourage à fond. Il me dit que lui il fera son premier quinze jours plus tard, à Paris. Il me dit que je vais y arriver sans problème, et que je ne dois rien lâcher... ça tombe bien, c'est justement ce que je comptais faire... Puis on est quelques uns à tourner à gauche, tandis que les autres partent pour la plupart à droite. C'est donc là que les choses sérieuses commencent : avec quelques autres personnes autour de moi, on se dit qu'on est bien seuls! Malgré tout, contrairement à ce que je pensais, je ne me suis jamais trouvée seule à proprement parler. Il y a toujours eu pas mal de coureurs autour de moi. Mais un marathon, c'est quand même spécial, parce que peu de gens sont dans l'optique de discuter. Beaucoup se mettent dans leur bulle, avec leurs écouteurs dans les oreilles, et restent concentrés (je ne sais pas, ils comptent peut-être leurs pas et ne veulent pas perdre le fil : 123 522, 123 523, 123 524...). A 10 kilomètres, ma montre affiche pile poil 1 heure 00. Je ne pensais pas que je courrais si régulièrement, mais vraisemblablement, 10 km/h, c'est ma vitesse de croisière.
Ensuite nous partons en direction des boulevards et de Pessac et Mérignac. Je me fais doubler par un gars recouvert de guirlandes lumineuses bleu-blanc-rouge, qui font leur petit effet (et je regrette la mienne, de guirlande). Je rigole frachement quand il s'arrête pour faire pipi le long d'un mur, personnification même de la discrétion. Vers le kilomètre 12, nous passons tout près de l'entrée de derrière de l'hôpital. J'ai une pensée émue pour Manon, c'est là qu'elle est née. Je me dis que si j'ai vécu un accouchement ici (pas si simple en plus), je peux bien venir à bout de ce marathon!. Puis nous passons juste juste derrière notre ancienne maison, de Pessac. Je reconnais quelques maisons, les rues, la pharmacie. Un peu plus loin, je reconnais les rues où on se baladait avec Manon dans le landau, je reconnais même des coins que j'avais oubliés! C'est rigolo. Dans le même temps, il se met à pleuvoir sérieusement. Je suis obligée de mettre ma casquette si je veux continuer à voir un peu où je vais (adieu les fleurs dans les cheveux). Un peu plus tard, je vais même carrément remettre mon coupe-vent (adieu l'écriteau sur mon T-shirt) et ne plus l'enlever. Fait pas chaud chaud...
(Ce ne sont pas des lunettes de soleil que j'ai sur la photo, juste l'ombre projetée par ma casquette ;-))
Aux kilomètres 17-18, je commence à sentir un petit coup de mou. Et d'ailleurs quand j'y pense, c'est presque toujours le cas à ce moment-là. On est sur le bord de la route, il y a peu d'animations, il pleut... bref il faut rester motivés. Certains commencent un peu à lâcher leur motivation (je leur dis "allez, courage!"), ils commencent à marcher. Je n'en suis pas là, moi. On passe près de Châteaux : Luchey-Halde, Picque-Caillou. Je reconnais là encore des coins où je ne suis pas venue depuis des années, mais qui pourtant faisaient presque partie de mon quotidien à une époque.
Au kilomètre 20, on passe devant une caserne de pompiers. Petite pause pipi, c'est la première fois que je repère des toilettes. Je prends des trucs au ravito. Bientôt à la moitié. ça fait deux heures que je cours. Au kilomètre 21, nous traversons le parc du Château Pape Clément. C'est très beau, le château est éclairé en couleurs, les graviers craquent sous nos pas. Quelqu'un crie "allez, marathonniens, allez, marathonniens" dans un mégaphone, ça c'est chouette et ça me motive ("Marathonien" : j'ai du mal à croire que c'est ce que je suis en train de devenir). Nous sommes à Pessac. Au kilomètre 23, je reconnais le centre ville, l'église, la place du Marché... ça va toujours. je me dis pour me donner du courage, qu'on est maintenant sur le retour. Mais je sais que le plus dur reste à venir.
A partir du 26 ème kilomètre, on passe à nouveau tout près de mon ancienne maison, mais de l'autre côté. Nous sommes à Haut Brion. Le temps est toujours aussi pourri, j'ai l'impression que ça monte (et je pense que ce n'est pas qu'une impression). Et voilà, ça y est, ça commence à tirer, étonnamment au niveau des cuisses, ce qui n'est pas vraiment habituel pour moi. Pas trop le droit de flancher pourtant. Mais 25-26 c'est un cap symbolique pour moi, le pallier que je n'ai jamais franchi. Je commence à penser au kilomètre 30, aux boulevards, au retour vers Bordeaux et à Thomas qui doit me rejoindre. Allez, ça monte vraiment, je m'octroie une mini-pause "marche", le temps de lire quelques sms que mes copines compatissantes m'envoient. Je réponds à quelques uns, appelle Thomas, qui me dit qu'il ne sera pas là au trentième sans doute. Pas grave, je redémarre et arrive à tenir encore quelques kilomètres en courant. Nous passons à Talence, là aussi je connais bien, là aussi je n'étais pas venue depuis très longtemps. Une fille qui court à peu près à ma vitesse est rejointe par son chéri, qui attendait sur le bord de la route avec un parapluie. Il court avec elle quelques kilomètres et l'encourage; je prends ses mots aussi pour moi. Bientôt la barrière Saint Genès, je passe devant le petit supermarché (tiens, il a changé d'enseigne!), je reconnais les petits commerces, le labo où j'avais fait la prise de sang qui m'avait appris que j'étais enceinte, il y a... 13 ans (j'en prends seulement conscience maintenant, en l'écrivant!!), puis voici la voie ferrée, la Rue de la République où on a un peu vécu au tout début. Nous passons les boulevards, le fameux et redouté trentième kilomètre est là! Enfin, pour moi il n'était pas tant que ça redouté (le mur je l'ai vu au 26ème, alors maintenant, chaque pas me rapproche un peu plus de l'arrivée, c'est tout ce qui compte!), mais surtout très attendu. Je piste tous les vélos, j'espère que Thomas ne va pas trop tarder. Après ce trentième kilomètre, il y a un gros ravito... enfin il est normal ce ravito; ce qui est gros c'est surtout la pause que j'y fais... J'ai besoin de souffler deux minutes avant d'attaquer la suite.
Au trente-deuxième, voici le Messie, enfin Thomas quoi. Petite pause à nouveau. Thomas me parle, attache la guirlande lumineuse tout autour de moi (par dessus mon K way que je n'ai aucune envie de quitter). Cette guirlande va drôlement m'aider, mine de rien, m'aider à tenir... car les gens ne vont pas me lâcher pour que moi je ne lâche pas. "Eh le sapin de Noël! ne lâche rien!", y a pas à dire, ça booste.
J'ai gardé mon sourire depuis le début, je garde la forme aussi, mais là je sais que je suis dans la partie la plus dure. J'ai 3 heures 30 de course à pied dans les pattes, mon corps n'a jamais connu ça, et malgré tout je sais qu'il me reste une bonne heure et demie à tenir. A aucun moment je n'ai mis en doute le fait que j'allais le faire, ce n'est pas maintenant que je vais commencer. Mais c'est dur. D'ailleurs Thomas fait une petite video à mon insu. Dessus je dis que "c'est dur", et que "je le refais pas l'an prochain le marathon, je te le dis!"... ensuite ça coupe, mais je me souviens très bien avoir dit "Ni même jamais, d'ailleurs"!
Au trente-deuxième kilomètre, on revient à Pey Berland, il y a un peu de monde. Désormais je m'arrête à chaque ravitaillement, pour boire un peu, manger quelques raisins secs, mais surtout me nourrir d'encouragements. Cette partie du parcours n'est pas la plus agréable, elle va dans des coins un peu moins fréquentés (Mériadeck, jardin Public...), et surtout les kilomètres s'étirent... Le palais Galien, il est très joli, oui, mais il est si loin... Au kilomètre 36, j'ai vraiment envie de m'arrêter et de m'asseoir par terre. Mais non, pas question.
A partir du 39ème, on commence à voir le bout du tunnel. On revient dans des coins que je reconnais, mais surtout dans des coins où on retrouve un peu de public. La guirlande fait son effet. Je ne peux pas m'arrêter, pas maintenant, avec ces gens qui applaudissent... Alors pas après pas, j'avance. Voici les Quinconces, tout est éclairé, cette ville est magnifique, quelle chance j'ai de me trouver ici! Thomas me lâche et me crie "c'est ton moment, profite!" Un type me dit gentiment "allez, tu ne vas pas t'arrêter maintenant, tu viens avec moi, tu me suis!"... ça y est, je suis à nouveau repartie et je le dépasse, même.
Le kilomètre 40 voit arriver le Grand Théâtre. Là encore il y a un grand ravito, une chouette ambiance, les lumières brillent de partout. Je fais une 'tite photo et je savoure malgré la difficulté. On suit les rails du tramway. Des gens font la fête. Certains coureurs sont sur le retour, mais ils ne manquent pas d'encouragements. Un type se met à courir avec moi avec sa bière, non mais il ne va pas me doubler ce rigolo! je le remercie pour ces quelques centaines de mètres, c'est toujours ça de fait! Bientôt la fin, voici la Grosse Cloche, avec les illuminations. Devant moi, un coureur a un pied bionique. Si lui le fait, moi aussi je peux le faire, y a pas de raison! Je le dépasse aussi.
Nous arrivons sur les quais, nous sommes au quarante-deuxième kilomètre. ça y est, l'arche d'arrivée se profile à l'horizon, la Place de la Bourse aussi. Je vois les lumières vives des projecteurs, j'entends la musique et le speaker à l'arrivée. Je sais que ça y est. ça y est, je l'ai fait. Je fais encore une petite pause, pas parce que je n'en peux plus, mais parce que je veux immortaliser l'instant. J'ai travaillé depuis des mois pour arriver ici, je me traîne (un peu, quand même) depuis des kilomètres pour vivre cet instant précis, celui où je sais que je vais récupérer ma médaille. Alors oui c'est vrai, mon temps n'est pas le meilleur des meilleurs (5 heures 02). Mais arriver ici, dans cet état-là (c'est à dire vivante, sur mes deux jambes, le sourire aux lèvres), c'est une vraie victoire personnelle. La preuve que tout est possible. Je ne le dois qu'à ma volonté. ça a été dur, mais je n'en suis que plus fière.
Je termine donc fièrement ma remontée des quais. Une video tournée par Thomas montre mon arrivée. Au milieu de tout le monde qui passe la ligne normalement, genre c'est un truc tout à fait banal, moi je lève les bras et je crie "youhouhou", car non, ce moment n'a rien de banal! Je pense que je m'en souviendrai longtemps.
J'ai passé la ligne. J'arrête ma montre, je cherche où on récupère LA médaille (et pas celle des relayeurs, ni celle du semi : the one). Je sais qu'il ne va pas falloir trop traîner car je vais vite me refroidir. Mais rien ne presse... Ensuite je quitte la zone d'arrivée, pour aller vers celle de l'après-marathon. Super, ils ont installé des tentes où il fait à peu près bon! Je vais me changer (devant tout le monde, ne faisons pas les chochottes) puis je trouve un podologue pour me masser un peu les mollets. il me demande où j'ai mal : j'ai envie de lui répondre "partout en fait". C'est un peu vrai : aux cuisses, aux mollets, aux pieds, aux abdos... mais pas autant que je pensais : je tiens quand même debout. Je vais ensuite manger un peu, le potage chaud me fait du bien, de même qu'un thé un peu indéfinissable (au curcuma : franchement on se demande si ce n'est pas de la soupe... Qu'importe, il est chaud et c'est ce qu'il faut). Puis nous rentrons, c'est moi qui récupère le vélo : sans ça je pense que j'aurais été obligée de dormir sur les pelouses des quais, je n'aurais pas pu faire à pied les 2 kilomètres qui me séparaient pourtant de la possibilité de prendre une douche et de m'allonger sur un vrai lit.
Avant, je me demandais si ce marathon allait me voir pleurer, souffrir, vomir, cracher mes poumons, ou me dégoûter à vie de la course à pied... Pas du tout! (enfin pour être tout à fait honnête, si : j'ai un peu souffert pendant, et un peu pleuré à l'arrivée... mais le reste, pas du tout).
Epilogue : la nuit a donc été trèèès courte et pas super confortable. Comme s'il n'était pas assez tard, c'était en plus le changement d'heure, allez zou une heure de moins. Sur quatre petites heures de somnolence, j'ai dû me lever 14 fois pour aller faire pipi... Bref, le lendemain j'étais vraiment fatiguée et pour ne rien arranger, j'avais l'impression d'avoir des jambes de 1000 ans. J'avais du mal à marcher, c'est carrément un euphémisme. L'après-midi, je me suis même endormie sur le canapé, chez Papa-Maman, et ça, ça ne m'était encore jamais arrivé. Le soir, j'ai pris un bon bain chaud, me suis massée avec du baume du tigre et ai bien dormi. Le lundi, j'avais bien encore quelques courbatures, mais je pouvais marcher et même descendre les escaliers, bref j'étais d'attaque pour reprendre le boulot! Je me suis couchée un peu tôt (enfin pas trop tard) les soirs suivants, et tout va bien. Franchement je trouve que je m'en tire vraiment bien. A tel point que, bien sûr, je ne peux pas m'empêcher d'envisager d'en refaire un... (c'est comme un accouchement en fait)... Pas tout de suite, et bien sûr je sais que ce ne sera jamais pareil... mais dans certains moments d'euphorie, je me dis que ce n'est pas du tout inenvisageable. Je me suis même dit que je pouvais presque en refaire un autre maintenant, là, tant que je suis préparée... Non? ;-)
Ce marathon, c'est pour moi un vrai challenge personnel : personne ne m'a demandé de le faire. C'était ma décision. La prépa a déjà été l'occasion de me retrouver face à moi-même, de me mettre à l'épreuve, de me prouver que je ne lâchais rien, même si c'était long et coûteux parfois... Le jour J, c'était la même chose. Aventure personnelle donc, mais que je n'aurais pas pu vivre toute seule.
Alors, un grand merci à toi, Thomas, pour ta présence et ton soutien (ici et maintenant, mais pas seulement). Merci d'être fier de moi (encore plus que pour la dictée, non? Je veux pas me la péter, mais là c'était quand même un bien plus gros challenge!), merci d'être resté sous la pluie et de m'avoir prêté le vélo!
Merci Papa-Maman pour m'avoir écoutée vous parler de ce projet un peu crazy, pour avoir gardé les enfants le jour J et pour le repas du lendemain (s'il avait fallu que je fasse la cuisine, je pense que je n'aurais pas mangé du tout, trop fatigant!)
Merci aux bénévoles (bravo, vous êtes restés motivés et motivants malgré la météo pourrie) et à l'organisation, merci à ceux qui ont joué de la musique, merci aux personnes qui nous ont encouragés et tapé dans les mains le long du chemin. C'est pour moi tout le charme de cette compét. Merci à mes copines/copains pour les SMS d'encouragements, avant, pendant et après.